Communication du Tiers-lieu « La Bascule » (stage)
« La Bascule » est un « collectif de citoyens » ayant pour objectif d'accélérer la transition écologique, démocratique et sociale du pays. Elle veut arriver à cela en faisant « pression » sur les dirigeants, en créant des « lieux de bascule » (l'équivalent d'un tiers-lieu[1]) permettant de réfléchir, d'apprendre et d'agir. Elle organise également des rencontres et des ateliers de travail collectif avec d'autres associations. Elle a été créée en 2018 par Maxime de Rostelan (un proche de Nicolas Hulot) qui fût suivit par étudiants ingénieurs en agronomie et de science po. Ils ont été rejoints par des citoyens engagés dans la transition écologique par la suite. Même si je n’étais pas dupe sur le fait qu’il y a toujours un jeu politique dans toute organisation politique, je décide de faire abstraction de celui-ci pour tester l’expérience que je trouvais intéressante.
« La Bascule » est organisée en « organes » communiquant entre eux, sur place lors de réunions d’intelligence collectives et par le biais du système de conversation « Discord ».
J’ai souhaité être au QG de l'association « La Bascule » basée à Pontivy en Bretagne pour échanger sur la nécessité de changer de comportement par rapport aux problèmes écologiques que créent notre système de société. Cela m’a permis de questionner concrètement mon travail, notre rapport au travail, nos besoins en tant que citoyen, notre impact face à l'environnement, pour pouvoir répondre efficacement et sans langue de bois aux problématiques induites par les choix que la société actuelle nous propose.
Ce fut pour moi l’occasion de faire l’expérience intéressante de la vie en commun, partage de tâches de la vie quotidienne avec des personnes que je ne connaissais pas et venant d’horizons très différents autant par rapport à leur parcours universitaire, professionnel et personnel.
Du point de vue de la mise en valeur de mes compétences professionnelles, j’ai réalisé des actions de communication pour « La Bascule » et pour le festival « An Zéro » dans l’organe « Communication » composé de trois personnes en présentiel et sept autres en distanciel.
Le modèle associatif et bénévole de « La Bascule » n’empêchait pas une organisation rigoureuse et un travail soutenu. J’y ai travaillé à un rythme normal comme celui d’un salarié avec une réunion tous les matins pour faire le point sur l’avancée des travaux et échanger sur les points importants de la journée selon la méthode Scrum[2].
Liste des travaux de communication réalisés
An Zéro
- Appel à candidatures de l’An Zéro
- Grand Jeu de la convention citoyenne
- Kit de com Grand village de l’An Zéro
- Présentation de l’An Zéro et MAJ de celle-ci (en coopération avec une agence de communication)
- Appel à participation « Art de rue » (mise en page avec les formulaires interactifs, NR : ainsi que la mise en page d’un e-mail)
- MAJ de l''affiche de l'An Zéro et déclinaison de l'affiche avec les partenaires
- Retours sur le jingle de L'An Zéro
La Bascule
- Bannières Web La Bascule et Cellules locales
- Planning « Journées partenaires »
- Dossier « Recherche Quartier Basculeur » ainsi qu’une version adaptée pour le Collège de France
- Infographie sur la gouvernance partagée de la Bascule
- Définition de mon rôle au sein de la Bascule et l’An Zéro
- Collection de la communication sur la Bascule et l’An Zéro
- Mise en page du compte rendu des journées partenaires
- MAJ du logo sur les Réseaux sociaux
La communication de « La Bascule » et du festival « An Zéro »
Lorsque je suis arrivé à « La Bascule », il n’y avait que le logotype d’établi graphiquement. Je me suis donc servi de celui-ci comme base pour établir l’identité visuelle. J’ai décidé tout d’abord de reprendre son code couleur : le bleu, le rose, le vert, le jaune. Ainsi que le « domino » qui bascule pour marquer la transition, dans les titres et la page de couverture des différents documents. J’ai opté pour un encadré, pour faire ressortir les documents (au milieu d’autres documents) et leur donner un aspect professionnel.
Les illustrations et les icônes sont en contour et disposent de bords arrondis pour contraster avec l’encadré présent dans toutes les pages et connoté le côté « concertatif » de l’association. J’ai permis une double lecture dans les documents à travers la mise en gras des textes importants de chaque paragraphe. L’affichage à la façon de post-it et le surlignage des sous-titres permet de souligner l’aspect évolutif et expérimental de l’initiative. Les différents documents sont au format A4 à la française pour faciliter son impression et réduire ses coûts.
L’An Zéro reprend les codes graphiques de « La Bascule » tout en changeant la couleur de l’encadré présent dans toutes les pages pour signifier les différentes rubriques du document. Le logotype et l’affiche ont été conçus en collaboration avec une agence de communication. Le logotype reprend un « zéro » d’où pousse de nombreuses plantes, chapiteaux et bras humains tel un terreau fertile. Sur lequel est écrit « An Zéro » toujours avec la même police de caractère aux formes arrondies pour signifier la démarche humaine de l’évènement.
Tandis que l’affiche se voulait plus militante et voulait signifier le rôle rassembleur et définissant une direction à suivre pour les différents acteurs à la travers un jeu d’ombre figuratif de personnes sur une colline avec en fond une photographie du ciel du dit plateau des milles vaches dans la creuse (avant de changer pour l’aérodrome de Saint-Laurent dans la ville de Guérêt).
Cette expérience pendant ces deux mois a été très intéressante aussi du point de vue humain. Nous vivions dans une ancienne clinique désaffectée[3] avec un confort spartiate, un accès à l'eau et l'électricité limité. Cela m’a permis d’expérimenter concrètement la sobriété énergétique qui est une réponse aux problématiques écologiques.
Cette expérience m'a aussi conforté dans l'idée que les Hommes qui ont des problèmes et des objectifs en communs, sont capables de travailler ensemble pour les résoudre. Par le biais des processus instaurés et de moments d’intelligence collective par exemple. J'ai pratiqué et approché de plus près l'idée de Démocratie au sens large. Cette expérimentation m’a aussi confirmé qu'il est possible d'avoir d'autres approches et méthodes de travail (richesse du travail pluridisciplinaires, collectif et participatif) que celles actuellement utilisées dans le monde du travail. Ces nouvelles approches sont intéressantes pour favoriser l’échange et le partage d’information.
Malgré ces points positifs, je n’ignore toutefois pas quelques inconvénients induits par ce fonctionnement. La concertation en commun prend beaucoup de temps : il convient de l’utiliser aux moments opportuns mais toujours de façon régulière (la Démocratie prend du temps, on peut voir ça aussi comme un avantage car elle permet une réflexion nettement plus approfondie). Donner son avis sans toujours bien connaître le sujet sur lequel on parle peut conduire à des mauvaises décisions : il faut pour éviter cela, acculturer les personnes en donnant différents point de vues de la façon la plus neutre possible, pour qu’ils se fassent un avis critique. La vie en commun en permanence peut être pesante : il est important de s’accorder du temps pour soi et sortir. Il donc possible de compenser ces points négatifs. La Démocratie reste l’horizon émancipateur individuel et collectif en opposition à la Dictature et aux dogmes de la pensée.
Il faut fixer des objectifs atteignables, pas des horizons ou des promesses, pour motiver les personnes et valider leur engagement dans quelque chose de tangible et de raisonnable dans le temps. Il faudrait transmettre son travail de temps en temps à d’autres personnes pour pouvoir se poser à tout moment et ne pas dépendre d'une seule personne pour une réalisation. Beaucoup de choses ont été réalisées par ce collectif (composés de personnes ne se connaissant pas) : potager partagé, vie et travail en commun, manifestations... et cela était est déjà énorme !
L’idée qui était de créer des QG « de Bascule » était une bonne idée en soi mais il est très difficile de disposer d’un lieu même désaffecté (à titre gracieux) pour des raisons légales, de sûreté, de voisinage… Autre point important, le QG n’était pas assez ouvert aux citoyens extérieurs car il ne proposait pas d’actions culturelles, sociales, économiques. Sans ces actions ouvertes vers l’extérieur, cette organisation politique crée des bulles dans la société et s’intègre au bout du compte difficilement dans la société. Ce n’était donc pas des tiers-lieux même si par vulgarisation je l’utilise dans le nom de l’article. Certaines choses sur l'organisation et le festival m’ont déplu, j’ai donc quitté « La Bascule ». Au bout de ces deux mois, j’ai trouvé que j’avais fait le tour de l’expérience et j’ai été grandement enrichi par celle-ci.
- [1]
- Tiers-lieu est un terme traduit de l'anglais The Third Place faisant référence aux environnements sociaux qui viennent après la maison et le travail. C'est une thèse développée par Ray Oldenburg, professeur émérite de sociologie urbaine à l'université de Pensacola en Floride, dans son livre publié en 1989 : The Great Good Place. Les tiers-lieux sont importants pour la société civile, la démocratie, l'engagement civique et instaurent d'autres appropriations et partages de l'espace. Il s'entend comme volet complémentaire, destiné à la vie sociale de la communauté, et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. [Retourner à l'emplacement de la note]
- [2]
- La méthode Scrum est une méthode agile de gestion de projets informatiques privilégiant la communication et facilitant les réorientations opportunes. C'est désormais la méthode privilégiée pour les démarches dites « agiles ». Fort de son succès dans l'univers informatique, elle est maintenant déployée en entreprise comme nouvelle organisation du fonctionnement en « mode projet ». [Retourner à l'emplacement de la note]
- [3]
- Je précise que notre venue sur le lieu était autorisée par le propriétaire du bien, il était d’accord pour que nous occupions les lieux en attendant le début de la destruction du lieu. [Retourner à l'emplacement de la note]
Liens
- Affiche de l'An Zéro
- Plaquette de l'An Zéro
- Appel de participation générale de l'An Zéro
- Bannière de La Bascule du l'An Zéro
- Bannière de La Bascule sur facebook
- Compte rendu des journées partenaires
- Dossier de financement de l'An Zéro
- Kit de com de l'An Zéro
- Planning des journées portes ouvertes
- Plaquette pour la recherche de Quartier Basculeur
- Affiche de présentation de la gouvernance partagée à La Bascule