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La Sérigraphie

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Toujours dans le but de découvrir de nouveaux moyens de réaliser mon travail de Designer Graphique, tout en respectant le plus possible l'environnement, j’ai effectué une initiation à la Sérigraphie à l’Atelier Fwells à Paris. J’y ai réalisé ma première sérigraphie en suivant toutes les étapes de fabrication. Ci-dessous, je vais vous décrire cette technique d’estampe, ses avantages, ses inconvénients, le matériel, les différents systèmes d’impressions sérigraphiques avant de conclure sur mon avis à propos de la sérigraphie.

La machine axiale pour l'impression à plat dans l'atelier sérigraphique
La machine axiale pour l'impression à plat dans l'atelier sérigraphique
L'insoleuse dans l'atelier sérigraphique
L'insoleuse dans l'atelier sérigraphique

La technique

La sérigraphie (screen printing en anglais) tire son nom de la soie avec laquelle sont fabriqués les « écrans » (sorte de pochoirs) qui sont utilisés avec cette technique d'estampe. Cette technique a été inventée en Chine au Xe siècle sous la dynastie Song.

La Sérigraphie a la particularité de permettre l’impression sur tout type de supports : papier, carton, bois, métal, verre… C’est une technique d’estampe où une partie de l’écran est masquée à l’aide d’une émulsion photosensible qui a durci suite à sa mise sous lumière UV provenant d’une lampe spécifique UV ou du soleil.

On utilise un typon pour cela, c’est-à-dire qu’on masque les parties que l’on veut imprimer avec une couleur empêchant la lumière de passer (noir ou rouge) sur une pochette transparente puis on dépose (nom du procédé : insolation) la feuille transparente sur l’écran que l’on expose à la lumière.

L'encre ne traverse plus que les parties nues de l'écran de soie (partie masquée à la lumière) qui s'interpose entre le support et l'encre. L’encrage s’effectue par tirage avec ses bras, puis ré-effectuant un tirage inverse, derrière la peinture. On réitère l’opération jusqu’au nombre d’exemplaires et de couleurs souhaitées : un écran équivalent à une couleur. Une fois l’encrage effectué, on laisse sécher les feuilles sur des séchoirs à claies et nettoie l’écran à l’aide d’un solvant composé d’acide ainsi qu’avec de l’eau. Une image valant milles mots, je vous propose de regarder les images ci-dessous.

Affiche présentant la technique d'impression sérigraphique
Affiche présentant la technique de la Sérigraphie

On reconnaît une impression sérigraphique, à l’aide d’une loupe, on observe des dents de scie qui sont des imperfections provoquées par les mailles de l’écran sérigraphique pendant l'impression. La sérigraphie utilise une peinture spécifique, elle a la particularité de durcir avec le temps, il faut la remuer et ajouter de l’eau pour la liquéfier si besoin.

Le matériel de base pour la sérigraphie

  1. Un dessin sur calque ou photogravure
  2. Une raclette
  3. Une émulsion photosensible pour imprimer l’écran
  4. De la lumière (du soleil ou de lampe UV à halogène)
  5. De la peinture (à l’eau, le plus souvent)
  6. Un cadre de sérigraphie en toile
  7. De l’eau
  8. Un projecteur d'eau puissant adjectif retiré car écrit 2 fois) ou Karcher
  9. Un produit pour enlever l’encre UV
  10. Un solvant pour retirer les images fantômes qui peuvent subsister après le nettoyage de l’écran
Le matériel de sérigraphie
Le matériel de sérigraphie

Il existe trois systèmes d'impression pour la sérigraphie :

Sérigraphie « à plat » (méthode traditionnelle)

Le support à imprimer est maintenu en place contre trois taquets ou contre un calage réalisé sur mesure sur une table aspirante permettant au support d'être stable. Ensuite, l'encre est déposée sur le tissu de l'écran. Une raclette d'impression possédant un côté en plastique souple permet d'appliquer l'encre sur le support au travers des mailles ouvertes du tissu de l'écran.

Le sérigraphe exerce une pression avec la raclette en la tirant vers lui pour parcourir l'intégralité du motif, c'est ce qui donne l'expression de « tirage ». L'opération est réalisée autant de fois qu'il y a de supports et de couleurs à imprimer. Le sérigraphe doit faire preuve d'anticipation pour imprimer les différentes couleurs, s’il y a des superpositions et tenir compte des séchages intermédiaires selon l'encre utilisée (à l'air libre, en étuve ou en tunnel UV).

La sérigraphie « à plat »
La sérigraphie « à plat »

Sérigraphie « rotative »

Le procédé reste le même que celui cité ci-dessus, seuls la machine et le calage diffèrent. On utilise la sérigraphie rotative pour imprimer sur n’importe quel support mais elle est généralement dédiée au textile. Le textile étant une matière souple. Il n'est par conséquent pas possible d'imprimer la première couleur, de retirer le textile, de sécher l'encre puis de repositionner le textile au même endroit sans déformation pour imprimer la couleur suivante. Le sérigraphe est obligé d'imprimer toutes les couleurs en déplaçant le support à imprimer de façon rotative sans toucher à celui-ci. Elle permet ainsi des impressions plus rapides en facilitant l’impression par l’intervention de plusieurs personnes ou l’impression de différentes couleurs les unes à la suite des autres.

La sérigraphie « rotative »
La sérigraphie « rotative »

Sérigraphie « Haute définition »
aka « La Digigraphie »

La Digigraphie est un procédé d'impression de reproductions d'œuvres d'art, réalisées en technique numérique sur des imprimantes jet d'encre grand format, labellisées par le fabricant d'imprimantes japonais « Epson ». Les couleurs sont projetées les unes après les autres sans détériorer leur couleur et leur composition en les chauffants, les encres utilisées étant plus résistantes que celle d’entrée de gamme. Ce n’est donc pas de la vrai « sérigraphie » dans le sens où elle n’est pas réalisée de manière artisanale mais avec une imprimante. Ce terme est surtout utilisé pour vendre la Digigraphie comme une évolution moderne de la sérigraphie. Je souhaitais en parler tout de même pour éviter la confusion entre les différentes techniques.

Photographie d’un « Digigraphe »
Photographie d’un « Digigraphe »

Retour sur l’expérimentation

Ci-dessous les avantages et les inconvénients de la Sérigraphie (comme à chaque technique d’impression).

Avantages

  1. Elle autorise un fort dépôt d'encre qui garantit non seulement une couleur intense qui dure dans le temps mais également une bonne opacité
  2. Elle est intéressante économiquement même pour de courts tirages
  3. Elle permet l'impression sur des supports de toutes natures même lorsqu’elle ne sont pas planes

Les inconvénients de la sérigraphie

  1. Elle n'est pas aussi rapide que l'impression offset/numérique
  2. …Mais elle reste plus chère que l’impression numérique
  3. Il vaut mieux éviter d’avoir trop de petits détails dans son image lors de l’impression car ils pourraient ne pas être correctement imprimés

Domaines d'application de la sérigraphie

Elle peut être utilisée sur tous les supports imaginables quel que soit leur forme et leur taille : papier, carton, bois, plastiques, métal, verre, textiles (coton, nylon, polyester…) de la pâtisserie, etc...

En conclusion

J’ai apprécié cette initiation à la sérigraphie à l’atelier Fwells, qui m’a permis d’observer les avantages et les inconvénients de cette technique d’impression. J’ai souhaité réaliser la sérigraphie chez moi mais malheureusement cette technique d’estampe nécessite un atelier adapté pour disposer d’un espace de travail suffisant, de permettre l’utilisation sécurisée de l’émulsion photosensible, du solvant pour nettoyer la toile. Mais aussi la vidange des eaux usées suite à la révélation de l’écran et pour la remise au propre de la toile sérigraphique. La sérigraphie est très intéressante car elle permet d’imprimer fidèlement et en de très nombreux exemplaires du texte, des images quel que soit leurs tailles… sur tout type de supports.

Elle m’apparaissait comme étant la technique d’estampe la plus adaptée pour réaliser des impressions écologiques tout en ayant la meilleure productivité possible : du fait de sa relative simplicité  ; de sa modularité dans l’usage (ex. : possibilité de créer sa propre couleur de peinture avec ses propres pigments, de réaliser les typons avec une imprimante ou à la main avec des feutres sur papier calque/transparent). Elle restera bien entendue moins compétitive en termes d’efficience et d’économique que l’impression offset ou numérique, tout en ayant un nombre beaucoup plus limité de couleurs imprimables.

J'ai donc ensuite réalisé de la sérigraphie chez moi, malheureusement l'émulsion photosensible est très nocive (présence de Bisphénol A en autre...), aussi cette technique d'impression n'est pas pratique à effectuer chez soi (il faut un atelier). De plus cette technique n'a pas répondue finalement à ma problématique « écologique » (l'émulsion photosensible, les encres (sauf celle nommée « Biobase »), étant issues de la pétrochimie...). Je me suis orienté vers la linogravure qui peut être « écologique » même si je ne choisis pas comment est fabriqué et transporté le linoleum et les encre que j’utilise. Ne ne fabriquant pas tout de A à Z, je sais néanmoins faire du papier, des pigments, de la peinture, de l'encre, ce est utile pour réduire l’impact environnementale de mes réalisations.

Photographie de l’atelier sérigraphique
Photographie de l’atelier sérigraphique

Liens

  1. Les sérigraphies réalisés à l'atelier Fwells

Liens vers mes conceptions

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