La couleur et le système NCS
Les couleurs ont toujours permis à l'homme de s'orienter et comprendre son environnement (ex. : de savoir ce qui est comestible, de ce qui ne l'est pas). Nous avons également ajouté aux couleurs une symbolique culturelle et une valeur esthétique. Les couleurs sont un phénomène visuel dont on peut distinguer les différentes caractéristiques (luminosité, teinte, saturation, matériaux...).
- Des raisons esthétiques
- Pour se détendre (ex. : luminothérapie)
- Concevoir et créer son environnement
- Créer des symboles culturels, religieux…
- S'informer (ex. : feu de signalisation)
Actuellement grâce à une plus grande quantité de colorants qu'auparavant, il y a de plus grandes possibilités de création qui nous permettent de nous éloigner de la couleur « naturelle » du support/objets. La couleur (avec la forme, le motif et la structure) est devenue un facteur important pour la vente d'un produit. D'après des études scientifiques, l'homme est capable de voir dix millions de couleurs mais pour des raisons pratiques nous nous limitons à 100 000 couleurs en informatique par exemple.
L'origine de la couleur
La couleur est une impression/phénomène rendue possible grâce à la lumière (longueur d'onde électromagnétique), nos yeux qui permettent à notre cerveau de voir et d'analyser les couleurs (par le biais de la rétine puis le nerf optique qui transmettent les informations au cerveau qui les interprète).
Synthèse additive
La synthèse additive utilise généralement trois lumières colorées : une rouge, une verte et une bleue (RVB ou RGB en anglais pour red, green, blue). L'addition de ces trois lumières colorées en proportions convenables donne la lumière blanche. L'absence de lumière donne du noir.
Synthèse soustractive
Le terme soustractif vient du fait qu'un objet coloré absorbe une partie de la lumière incidente. Il soustrait donc de l'énergie de celle-ci. En affaiblissant certaines parties du spectre, les colorants en laissent d'autres prépondérantes, qui déterminent la couleur résultante.
Les effets colorimétriques
Selon le support utilisé
- Papier couché
- Papier mat
- Ciment
- Métaux…
Les objets réfléchissent la lumière selon leurs propres caractéristiques physiques et changent donc la longueur d'onde de la source lumineuse d'origine. Une même couleur n’apparaîtra donc pas de manière identique selon le support qui la reçoit.
La lumière projetée
Selon la lumière projetée sur des objets de différentes couleurs, les objets changent ou non de couleur. En effet chaque objet coloré a sa propre longueur d'onde, celle qu'il renvoie vers nos yeux est donc modifiée par la couleur du dit objet.
L'amplification des couleurs
Lorsque deux couleurs très proches sont mises côte à côte l'une va faire ressortir sa couleur primaire caractéristique par rapport à l'autre (couleur bleu à côté d'un bleu vert, le bleu apparaît plus bleu qu'il ne l'est réellement). C'est également le cas lorsque deux couleurs qui ont des différences de luminosité élevés sont mises côte à côte (l'une claire l'autre foncée). Une couleur claire apparaît plus claire sur un fond foncé (et inversement) que séparément. Il faut donc foncer la couleur claire pour qu'elle apparaisse normalement au côté de la couleur foncée.
Exemples d’espaces colorimétriques
- CMJN : Il est utilisé pour l'impression couleur sur papier
- RVB : Il est utilisé pour l'affichage sur écran
- YUV : Il est utilisé dans le système de diffusion télévisuelle PAL
- LAB : C’est un espace de couleur particulièrement utilisé pour la caractérisation des couleurs de surface. Trois grandeurs caractérisent les couleurs : la clarté L* dérive de la luminance de la surface ; les deux paramètres a* et b* expriment l'écart de la couleur par rapport à celle d'une surface grise de même clarté.
Exemples de systèmes colorimétriques
- Pantone : Il permet de fournir aux imprimeurs la gamme la plus large de couleurs pures. L’utilisation d’une encre de couleur spécifique permet d’obtenir le résultat attendu, contrairement à la quadrichromie utilisant les trois couleurs primaires (cyan, magenta, jaune) ainsi que le noir, et dont on sait qu'il permet de reproduire par mélanges toutes les autres teintes de couleurs, mais avec des incertitudes quant au rendu lorsqu’on désire avoir une couleur très précise (variations de la trame sur chaque couleur, variations d’encrage de la machine, etc.). Contrairement à la quadrichromie, où les couleurs sont imprimées une par une (leur synthèse soustractive rendant finalement la couleur voulue), les couleurs du système Pantone sont obtenues à partir d'encres mélangées par le pressier avant d'imprimer.
- Munsell : Il permet le repérage de couleurs par comparaison de celles-ci et par l’utilisation d’un codage similaire quel que soit les différences de surface (métal, papier couché…). Exemple : la teinte s’indique, plus facilement, par une abréviation de cinq noms de couleurs de base séparés par des écarts de teintes approchants (B (blue), bleu ; G (green), vert ; Y (yellow), jaune ; R (red), rouge ; P (purple), pourpre) que par un angle sur le cercle chromatique
- RAL : Il est utilisé pour les matériaux techniques et de construction
- NCS : Il est utilisé pour catégoriser les couleurs selon la perception que l'homme a sur celles-ci : la quantité de noir ; l’intensité de la couleur ; le pourcentage de la première couleur ; celui de la seconde…
Le Natural Color System
Pour permettre aux personnes du monde entier de définir la couleur avec un langage et une notation unique, le Natural Color System a été créer. Il comporte 1950 couleurs répertorié dans un nuancier et se basé sur la perception que l'homme a sur les couleurs. Dans ce système il y a six couleurs élémentaires sont le jaune, le rouge, le bleu, le vert, le noir et le blanc. Ce système de notation colorimétrique a été inspiré par le scientifique suédois « AS Forsuis » grâce à son livre de 1611 « Physica ». Son travail a ensuite été repris par des scientifiques, designers, artistes pour aboutir à la création du système NCS. Le système NCS a été finalisé en 1979 par l'institut de la couleur suédois. Ce système est maintenant utilisé dans le monde entier.
Un nuancier d’application (ex. : Pantone, RAL, CMJN...) permet l’élaboration d’un panel chromatique standardisé dans l’industrie graphique, textile et industriel tandis que le NCS permet un échange autour des couleurs sur la même base logique du fonctionnement de l’œil mais nécessite une conversion dans les logiciels selon le nuancier d’application utilisé. Ce qui permet de créer des harmonies colorées en attribuant des valeurs communes entre des couleurs : l’intensité de la couleur (chromaticness), le pourcentage de noir (blackness) et de blanc (whiteness). Pour les curieux (comme moi) des exercices sont à disposition sur leur site web pour s’entraîner à organiser les couleurs selon le système NCS. Pour ma part depuis ma découverte de ce système colorimétrique, je l’utilise régulièrement.
Liens
- Lien vers le site web « Natural Color System »
- Livre « L'étonnant pouvoir des couleurs »
- Livre « Le petit livre des couleurs »